Année : 2024 — Centre St-Pierre

Archive for 2024

Transformer notre rapport à l’environnement

Une vision circulaire de l’écosystème environnemental

Depuis toujours, l’humain s’est placé au sommet de la pyramide écologique, dominant et exploitant la nature sans égard aux conséquences. De nombreux mythes de création ont consolidé cette vision du monde, renforçant un modèle hiérarchique de l’homme face au vivant. Cependant, une nouvelle perspective émerge rapidement : une vision circulaire où l’humain fait partie intégrante d’un écosystème complexe et interdépendant.

Le Centre St-Pierre s’inscrit dans ce « grand tournant » en proposant des formations et des conférences au sein de son service de développement personnel et spirituel. Ces activités visent à transformer notre rapport à la nature, en encourageant des gestes concrets pour protéger le vivant et en questionnant les structures encore basées sur un modèle pyramidal.

Être en harmonie avec la nature, tout en tenant compte des réalités actuelles, est non seulement possible, mais nécessaire. Ensemble, facilitons le passage à l’action pour bâtir une société qui valorise et protège le vivant. Chaque geste compte pour réduire l’écoanxiété qui nous affecte, tant sur le plan individuel que collectif.

Formations en environnement offertes en novembre

Dès novembre, le Centre St-Pierre vous propose des formations qui vous permettront de changer votre regard sur l’environnement et de retrouver votre pouvoir d’agir, tant à titre personnel que collectif. Ces formations offrent des outils pour apaiser et mobiliser les individus en période de transition écologique, tout en accompagnant les intervenant·es à mieux intervenir dans ce contexte.

Voici les formations qui pourraient vous intéresser :

Recentrer la notion de communauté au cœur du communautaire

Que veut dire « vivre en communauté »? Est-ce que ce serait de partager un même espace physique, un centre communautaire, un parc, un bâtiment, des lieux publics? Ou encore de partager nos ressources, notre cadre de référence, nos valeurs, nos idéaux

Pour nous aider à répondre, utilisons une image : les hippies des années 60, qui voulaient vivre en harmonie avec la nature et qui avaient un idéal de « peace and love ».

Ils partageaient cette volonté de vivre en paix et dans l’amour, contre la guerre et la société de consommation. Ce mouvement qui a pris naissance aux États-Unis a gagné le monde occidental et encore aujourd’hui, des personnes qui s’identifient aux hippies des années 60.

Le mouvement hippie nous prouve que des personnes qui n’habitent pas le même espace physique ni le même pays, qui ne parlent pas la même langue, de différents âges et issues de différents contextes, peuvent partager le même idéal de paix, d’amour et de liberté.

Nous pourrions affirmer que « vivre en communauté », c’est mettre l’accent sur ce que nous avons en commun pour construire notre monde. Au lieu de nous isoler parce que nous sommes différents les uns des autres, nous pouvons nous servir de nos différences pour enrichir notre expérience en tant que groupe.  

Nous savons que l’humain a tendance à se regrouper avec ses semblables, c’est normal. Alors pour atteindre nos ambitions d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI), nous devons en quelque sorte lutter contre notre tendance naturelle à s’allier seulement avec des personnes qui nous ressemblent. Un défi de taille, considérant que beaucoup d’entre nous ressentent l’épuisement à force de nous battre pour obtenir des ressources de base.

Nous sommes présentement dans un contexte qui nous divise, alors qu’il est plus important que jamais de mettre l’accent sur ce que nous avons en commun et nous rappeler pourquoi nous sommes ensemble.

Peu importe d’où nous venons, si nous avons une déficience motrice, un diagnostic de santé mentale ou une situation familiale particulière, il faut revenir à ce qui nous lie comme individu. Nous avons tous et toutes un nom, une histoire, un besoin de reconnaissance, des insécurités, un besoin d’aimer et d’être aimé·e. 

L’inclusion, c’est beaucoup plus que des politiques internes : elle se vit dans les petites choses.

Il faut sortir des modes d’assimilation et d’acculturation qui ont historiquement primé. Le dénominateur commun c’est l’ouverture à se remettre en question et tenter de comprendre d’où la personne vient et ce qui l’a forgée.

L’ouverture se travaille dans notre quotidien. Plus nous nous exposons aux différences, à la diversité, aux diverses façons de vivre, plus nous avons l’occasion nous analyser et questionner notre vision du monde, nos pensées et nos habitudes. Chaque personne est porteuse de sa propre vérité, chaque personne est un univers en soi. Avec tellement de vérités dans le monde, l’ouverture à l’autre relève le défi du vivre-ensemble, de reconnaitre la vérité de l’autre, tout en reconnaissant la nôtre aussi.   

Pour vivre en communauté, il faut admettre que toutes les façons de vivre sont légitimes. Ne pas voir la différence comme une menace, mais plutôt comme une opportunité d’apprentissage. Se rappeler que même des concepts que nous croyons universels comme le respect, par exemple, ne s’incarnent pas de la même manière pour tout le monde et c’est correct ainsi.

Nous devons trouver des moyens de bâtir des ponts au lieu de monter des murs. Devenir une collectivité riche d’expériences individuelles, qui travaille à former un tout : une vraie communauté!


Ces formations et conférences pourraient vous intéresser :

Comment organiser un événement inclusif
, le 23 octobre (formation)
Interculturel et intervention psychosociale
, le 8 novembre (formation)
Inclusion et sensibilités contemporaines : comprendre et s’adapter aux enjeux émergents
, le 12 mars 2025 (conférence)

Codéveloppement en gestion des ressources humaines  

Expérience d’une communauté d’apprentissage tenue au CSP 

Par Daniel Fillion, formateur et accompagnateur 

Le Centre St-Pierre (CSP) offre à la communauté et aux organismes communautaires des accompagnements et des formations sur divers sujets concernant la gestion des ressources humaines (GRH). La complexité et la rapidité des changements de notre société requièrent une adaptation continuelle de nos pratiques de gestion. C’est donc dans cette perspective et pour répondre aux besoins grandissants des gestionnaires d’OSBL que le CSP a proposé une communauté d’apprentissage comme le groupe de codéveloppement en GRH, selon la méthode Payette-Champagne. Cet article vise à vous partager l’expérience que j’ai vécue dans la facilitation de deux cohortes au cours des périodes s’étendant de 2022 à 2024. Je mettrai l’emphase sur les apprentissages des participant·es ainsi que ce que je retiens de cette expérience.  

Les ateliers de codéveloppement ont comme objectif de permettre aux membres d’une équipe d’aider leurs pairs dans la résolution de son problème, projet ou préoccupation (PPP) en respectant une démarche structurée, facilitée par une personne compétente. 

Nous misons sur l’intelligence collective, les savoirs, savoir-être et savoir-faire, ainsi que sur l’oser-faire. Cette démarche facilite le transfert de connaissances pour améliorer la pratique et le cheminement professionnels sur la base de PPP réels. Elle permet de demander de l’aide et d’apprendre à offrir de l’aide, et ce, à partir d’une méthode andragogique qui a fait ses preuves depuis plus de 25 ans. Cette méthode est maintenant appliquée internationalement. Je retiens aussi d’autres avantages indéniables tels que : 

  • Résoudre des problèmes 
  • Explorer de nouvelles avenues 
  • Rompre l’isolement et obtenir du soutien 
  • Avoir un groupe d’appartenance professionnelle 
  • Clarifier et partager la vision de son rôle 
     

Au cours des deux dernières années, le CSP a formé deux cohortes de 8 à 10 personnes ayant un intérêt et des préoccupations en commun pour la GRH, dans un contexte de gestion d’OSBL. Les séances de codéveloppement ont une durée de trois heures et s’étalent durant l’année sur une période de 10 mois. 

Comme facilitateur, mon rôle est de m’assurer que le processus soit rigoureux et que nous puissions cheminer au cours des séances dans le plaisir d’apprendre. Des règles de fonctionnement sont élaborées par le groupe et tout le monde s’engage à les respecter. La confidentialité, l’engagement et la disponibilité sont des règles incontournables qui contribuent à la mise en place d’un espace sécuritaire. 

Les PPP présentés au cours des séances de codéveloppement couvraient un éventail très varié de sujets reliés à la GRH : rôles et responsabilités en GRH, le transfert de connaissance, la réalisation d’un plan d’action, la gestion de la relève, les rencontres d’encadrement, etc. 

Les expériences vécues, et surtout, les apprentissages effectués par les participant·es, sont ce que je retiens de plus significatif. En plus de s’enrichir les uns les autres par leurs apprentissages, les participant·es ont su créer une communauté de pratique fondée sur le respect, l’intégrité, la confiance, et ce, dans le plaisir. 

Voici une liste non exhaustive des principaux apprentissages que j’ai notés au cours de ces deux cohortes : 

  • Prendre soin de soi et se ménager dans le tumulte quotidien 
  • L’importance d’un réseau d’échange 
  • Faire une bonne planification 
  • Se doter d’un processus de recrutement rigoureux 
  • Clarifier les conséquences d’une personne salariée à défis 
  • Dépersonnalisation des situations, que tout ne repose pas sur les épaules d’une seule personne 
  • L’importance de clarifier les rôles pour éviter des conflits 
  • Comment maintenir la motivation en dépit de la complexité des situations 
  • L’importance des conditions de travail 
  • La relation CA-DG 
  • L’importance des règlements généraux comme outil de référence 
  • L’importance de bien documenter les dossiers des employé·es 
  • Les appréciations de la contribution : raison d’être et utilité 
  • Jusqu’à quel point doit doit-on accommoder 
  • Politique de la porte ouverte à 2 sens 
  • L’utilité des rencontres informelles 
  • Réfléchir sur l’image que je projette 

Pour conclure, je vous invite à participer à la prochaine cohorte du groupe de codéveloppement en gestion des ressources humaines. Cliquez ici pour en savoir davantage.

Les avancées de la Maison St-Pierre : concrétisation d’un projet de sécurité alimentaire au Québec

Au fil des derniers mois, Carole Petitpierre, coordonnatrice du projet de la Maison St-Pierre, et Charles Fillion, directeur général du Centre St-Pierre, ont multiplié les rencontres avec des partenaires du réseau de la sécurité alimentaire et de l’économie sociale. Ces échanges ont permis de poser les bases d’un projet ambitieux pour l’espace cuisine de la Maison St-Pierre, destiné à répondre aux besoins alimentaires des citoyens du quartier tout en soutenant des initiatives de transformation alimentaire

Un espace cuisine pour une alimentation durable

Aujourd’hui, l’heure n’est plus aux rêves, mais à la concrétisation. L’espace cuisine de la Maison St-Pierre se profile comme un lieu incontournable pour les projets de sécurité alimentaire à Montréal. Que ce soit pour des organisations cherchant à lutter contre la précarité alimentaire ou pour des projets de transformation alimentaire déjà en cours, cet espace vise à optimiser l’usage des ressources disponibles, tout en favorisant un approvisionnement alimentaire durable.

Visitez nos installations en soutien à la sécurité alimentaire

Les portes de la Maison St-Pierre sont ouvertes à toutes les organisations et individus intéressés par la sécurité alimentaire et l’économie sociale. Nous invitons les partenaires potentiels ou curieux à découvrir cet espace et à visiter l’espace cuisine ainsi que les autres locaux disponibles. Les organismes intéressés par l’espace cuisine sont d’ailleurs conviés à une matinée de co-développement le jeudi 3 octobre 2024, de 9 h à 12 h, pour échanger sur les projets futurs en sécurité alimentaire. Inscription ici : https://forms.office.com/r/ZzTmv5JnLq

Concrétisation des rêves pour une alimentation solidaire

À la Maison St-Pierre, nous passons de la vision à la réalité. Ce projet, réalisé en collaboration avec des partenaires tels que le Conseil du système alimentaire montréalais, est une véritable avancée dans la lutte contre la précarité alimentaire au Québec. En mutualisant les ressources et en mettant à profit l’expertise des acteurs locaux, nous contribuons à bâtir un système alimentaire durable qui profitera à toute la collectivité.

Vous souhaitez en savoir plus ou planifier une visite? Nous vous invitons à contacter Carole Petitpierre, coordonnatrice du projet de la Maison St-Pierre, à l’adresse suivante : msp@centrestpierre.org.

Vous pouvez également visiter notre Foire aux questions.

Rejoignez l’équipe du Centre St-Pierre!

Découvrez les offres d’emploi :

Sous la responsabilité de la coordonnatrice du Service de l’accueil, la personne équipière accueille la clientèle du Centre St-Pierre et l’informe sur les activités. Elle connaît la mission du Centre St-Pierre et sait bien l’expliquer. Elle est appelée à jouer deux rôles : l’un lorsqu’elle est présente sur le plancher et l’autre à la réception. Lors de la présence sur le plancher, la personne équipière prépare les salles selon les requêtes de la clientèle. Elle est affectée aux tâches quotidiennes reliées à la propreté du Centre et des salles. Elle installe ce dont les clients ont besoin pour la tenue de leurs événements. À la réception, elle est responsable de faire le suivi des requêtes de la coordonnatrice et de les présenter à ses collègues sur le plancher.

Responsabilités : 

  • Accueillir et répondre aux besoins de la clientèle du Centre.
  • Accompagner, ponctuellement, les nouveaux clients dans la visite du Centre et promouvoir les divers services offerts par le Centre.
  • Collaborer à la gestion du stationnement.
  • Suivre les formations nécessaires au bon fonctionnement du travail et être en mesure d’être la personne clé pour donner l’information des différents départements du Centre St-Pierre.
  • Faire la transition avec les prochain·es équipiers·ères en place et/ou la ou le réceptionniste et transmettre l’information de suivi de tâches du plan de travail en cours.
  • Participer aux réunions de son équipe de travail et effectuer toute autre tâche requise par la personne responsable de l’équipe de travail de l’accueil, dans le cadre de ses responsabilités.

Lorsque sur le plancher : 

  • Vérifier les salles avant l’arrivée et vider les salles au départ de la clientèle.
  • Préparer les salles pour l’après-midi, le soir ou le lendemain selon les demandes (monter des tables, placer des chaises, etc.).
  • S’occuper de l’entretien ménager régulier (aires communes, salles de bain, cuisinettes, déneigement, vitres, planchers, etc.).
  • S’assurer de la maintenance de l’édifice, des équipements et des biens meubles.
  • Faire les branchements nécessaires pour les micros, multimédias, webdiffusion, etc.
  • Préparer les commandes de café et autres services alimentaires.

Lorsqu’à la réception : 

  • Assurer la réception téléphonique et diriger les appels. Prendre les messages sur la boîte vocale et en assurer le suivi.
  • Répondre aux appels des personnes à la barrière du stationnement, remettre les vignettes et assurer la gestion du stationnement.
  • Répondre aux questions de la clientèle quant à la formation, aux conférences, à la location de salles et aux différents services offerts par le Centre.
  • Distribuer le courrier et les colis reçus à la réception et aviser, dès réception, la personne destinataire.
  • Compter et balancer les petites caisses quotidiennement et faire le dépôt et conciliation.
  • Assurer la gestion de l’inventaire du matériel de location, les mises à jour des portables, etc.
  • S’assurer du bon fonctionnement des tableaux d’information de l’accueil.
  • Procéder aux paiements des salles (sur place ou par téléphone).
  • Inscrire les ajouts apportés aux salles sur les feuilles d’instructions aux appariteurs.
  • Traiter les courriels de la boîte « réception ».

Exigences du poste : 

  • Diplôme d’études secondaires ou l’équivalent
  • Bonne maîtrise du français parlé et écrit
  • Expérience pertinente au service à la clientèle
  • Grande autonomie, disponibilité et flexibilité
  • Très bonne aptitude à travailler au service à la clientèle et à établir des relations courtoises
  • Très bonnes compétences en informatique : traitement de texte, utilisation de logiciels d’affichage et de pages Web, communication électronique, événement Web
  • Intérêt marqué pour les technologies
  • Bonnes aptitudes à communiquer par écrit et verbalement
  • Excellent sens de l’organisation : capacité à gérer simultanément plusieurs tâches et à établir des priorités
  • Excellente aptitude à travailler en équipe en faisant preuve de collaboration
  • Capacité physique pour manipuler les charges nécessaires en lien avec les tâches
  • Détenir un permis de conduire
  • Expérience en entretien ménager de bâtiment (atout)
  • Connaissance de l’anglais (atout)

* Vous pouvez postuler à cet emploi seulement si vous détenez la citoyenneté canadienne, la résidence permanente ou un permis de travail canadien valide.  

Conditions d’emploi

  • Salaire compétitif (23,95 $ dès l’entrée)
  • Milieu de travail syndiqué
  • Avantages sociaux (assurances, REER, etc.)
  • À proximité du métro Beaudry, stationnement gratuit disponible
  • Environnement de travail stimulant

ENTRÉE EN FONCTION – Dès que possible 

Les personnes intéressées sont invitées à le faire par écrit en transmettant leur lettre de motivation et CV au plus tard le 3 septembre 2024 à Julie Ouellette via l’adresse courriel suivante : jouellette@centrestpierre.org.

Nous remercions toutes les personnes qui poseront leur candidature. Seules les personnes dont la candidature aura été retenue seront contactées.

Que fais-je de ce qu’on a fait de moi? Introduction à la sociologie clinique

L’important n’est pas ce qu’on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu’on a fait de nous, disait Sartre3.  

Ce qu’on a fait de nous, c’est ce que nos parents, par leur éducation, ont implanté en nous ; c’est ce que l’école, par ses enseignements, sa discipline et sa rigueur ont forgé en nous ; c’est ce que la culture québécoise avec son histoire et ses coutumes a façonné en nous.    

Ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu’on a fait de nous, c’est la liberté intérieure que nous arrivons à prendre face à ce que nous sommes devenus, alors même que nous sommes profondément influencés par de multiples déterminants sociaux.   

La sociologie clinique, une approche employée dans des formations en développement personnel au Centre St-Pierre, vise à rendre visibles les multiples déterminants qui façonnent nos trajectoires en les mettant en lien avec les phénomènes intrapsychiques et sociopsychiques propres à chacun·e, et qui participent de la construction identitaire de l’individu. Elle tient compte de la subjectivité des acteurs et actrices et de leur histoire tout en cherchant à appréhender les phénomènes sociaux qui les traversent. C’est à partir des histoires de vie des participant·es qu’il est possible de saisir l’impact des différents déterminants sociaux et d’apercevoir le travail que le sujet tente de réaliser pour se déprendre de ces subordinations afin de devenir enfin sujet de son histoire.  

C’est au cœur de la rencontre entre les déterminants sociaux et les processus psychiques individuels agissant inconsciemment sur l’individu que se créent des situations paradoxantes privant l’individu de liberté dans ses désirs de réalisation personnelle. La sociologie clinique vise donc à repenser notre rapport à l’histoire et à changer la façon dont l’histoire est agissante en nous4.  

Mon parcours de participante  

Ma participation dans les groupes d’implication et de recherche a été à la source de la conscientisation de l’intrication du social et du personnel dans mon rapport à l’argent, dans mon expérience de la honte, dans mes relations amoureuses et dans bien d’autres aspects de ma vie. Dans le but d’être aimée, d’éviter le rejet et les reproches, j’ai adopté différents comportements sociaux, supposément acceptables, qui sont venus fortement teinter mon identité. Ils m’offraient un support pour me structurer et agir adéquatement en société, mais ils ont aussi imposé une pression m’éloignant ainsi de moi. Ce système paradoxant était nécessaire pour protéger certaines dimensions de mon individualité, tout en me rendant toutefois esclave d’un cycle entrainant la négation d’une partie de moi-même. Le travail socioclinique m’a permis de conscientiser les éléments en cause et d’amorcer un processus de dégagement identitaire. Même si la situation m’ayant amenée à adopter ces comportements socionormés a changé, je demeure subjectivement touchée par la peur de manquer de considération et d’amour. J’ai intériorisé un ensemble d’exigences sociales et je continue encore trop souvent à offrir une réponse conditionnée à un enjeu qui s’est progressivement modifié dans le temps. 

Toutes ces questions avaient déjà été abordées dans une démarche thérapeutique à la suite d’un épisode dépressif, cependant, j’avais alors ressenti avoir atteint une limite quant au travail thérapeutique que je me sentais incapable de dépasser. La dimension sociale présente en sociologie clinique s’avérait manquante dans la simple démarche psychologique. Les séminaires de sociologie clinique m’ont apporté une meilleure connaissance et conscience de l’impact des multiples déterminismes sociaux sur ma vie et comment je peux progressivement parvenir à m’en dégager pour tenter de devenir désormais, non plus le seul produit de mon histoire, mais plutôt le sujet de celle-ci.  

Article rédigé par Chantale Prévost, coordonnatrice du service de développement personnel et spirituel

Pour poursuivre la réflexion :  

Soyez de la conférence de Vincent de Gaulejac au Centre St-Pierre, le mercredi 2 octobre 2024 à 19 h. Les livres du sociologue seront disponibles pour achat lors de l’évènement.
Participez à nos formations et conférences en sociologie clinique.

Quelques lectures  

  • DE GAULEJAC, V. (2008). Les sources de la honte, Desclée de Brouwer. 
  • DE GAULEJAC, V. (2009). Qui est « je » ?, Éditions du Seuil. 
  • DE GAULEJAC, V. (2016). La névrose de classe, Petite bibliothèque Payot. 

Nouveau service : Soutien aux personnes en deuil

Le Centre St-Pierre élargit son offre de soutien social en proposant désormais un accompagnement spécifique pour les personnes en deuil, quel que soit le temps écoulé depuis la perte d’un·e proche. 

Ce service est assuré par une équipe d’intervenant·es psychosociaux·ales spécialisé·es dans le soutien et l’accompagnement des personnes en deuil. Les séances avec ces professionnels suivent les mêmes principes que celles avec les psychothérapeutes, avec une tarification modulée selon la capacité de payer de chaque personne et sans restriction de temps. Chaque individu bénéficie ainsi d’un suivi aussi longtemps que nécessaire pour retrouver un équilibre et un bien-être satisfaisants. 

Pour contacter l’équipe de soutien aux personnes en deuil (SAPED) saped@centrestpierre.org
514-524-3561 poste 3333 

L’animation et le développement communautaire

Le mot animation vient du verbe animer, du latin animare, qui signifie « donner le souffle vital, donner vie ».

Selon le géographe français Jean-Pierre Augustin (1944 – 2022), spécialiste de l’animation socioculturelle, « l’animation peut participer de la production de la société en sollicitant les individus, en mobilisant leurs affects, leurs aspirations, leurs désirs, en misant sur eux, en leur demandant de faire exister la société. (2000) ».

Alors, pouvons-nous voir l’animation comme l’action par laquelle nous encourageons les individus à se mettre en mouvement? Est-ce qu’il suffit d’encourager le mouvement des individus? Vers quelle direction? Avec quels objectifs?

C’est pour répondre à ces questions qu’il est pertinent de penser au lien entre l’animation et le développement communautaire. Dans une perspective de transformation sociale pour la justice sociale, le développement des communautés devient le cœur de l’animation. Alors, le mouvement que nous voulons encourager est celui des collectivités. Nous voulons créer des espaces de partage où les individus peuvent prendre la parole et interagir pour rêver et pour construire ensemble un projet de société qui soit le leur.

Mais, pourquoi le Centre St-Pierre s’intéresse à l’animation et au développement communautaire, et de quelle manière? La réponse est assez simple : c’est dans son ADN même, c’est la raison pour laquelle le Centre St-Pierre a été créé, en 1973, dans le contexte d’une énorme transformation sociale où cinq mille personnes venaient d’être expropriées du quartier Centre-Sud de Montréal par l’arrivée de la grande tour neuve de Radio-Canada et l’école fermait ses portes, faute d’enfants.

Dans ce quartier défait, des nouveaux visages sont apparus, mélangés aux anciens, et la question du vivre-ensemble s’est posée. Le Centre-Sud est devenu la « cité des ondes » et le Centre St-Pierre se trouvait en pleine « zone grise » de Montréal: vie urbaine défavorisée et milieux populaires qui s’organisent pour se reprendre en main. À partir d’un mot d’ordre venu des Oblats, l’attention aux milieux populaires s’est ancrée définitivement dans les intérêts du Centre et le développement communautaire et social dans son cœur.

Dès son origine, le Centre St-Pierre s’est voulu proche de la vie et sensible aux signes des temps. Selon l’un des cofondateurs du Centre, le professeur et journaliste Guy Marchessault, les trois grandes priorités identifiées à l’époque, issues du milieu, étaient : 1) le monde des communications; 2) le ressourcement religieux; 3) le milieu populaire du Centre-Sud de Montréal. Une quatrième priorité a été vite identifiée, d’après la participation et l’implication du milieu dans le Centre, celle de la « promotion communautaire ».

Depuis 1973 et jusqu’à aujourd’hui, en 2023, le Centre a mis en place plusieurs autres services, toujours selon les besoins de la communauté du Centre-Sud et aussi ceux du milieu communautaire. Mais, comment il reste en contact avec le milieu? La réponse est exactement la clé de l’animation, c’est par l’approche que le Centre a toujours mis de l’avant, celle de l’éducation populaire, qui selon Monsieur Marchessault, peut être définie ainsi :

  • Tire ses approches éducatives d’une pédagogie active;
  • C’est le groupe comme groupe qui s’autoéduque;
  • Le groupe apprend à partir et sans sortir de son milieu vital (social, économique, politique);
  • Le groupe dirige et ajuste l’enseignement selon ses besoins et situations de vie;
  • L’éducation se fait avant tout grâce aux témoins et à travers des militances communes.

Alors, en travaillant de pair avec les groupes communautaires, les collectivités et les individus, nous espérons contribuer à donner le souffle vital à notre société et, ensemble, fabriquer du sens pour un développement communautaire qui répond aux défis de notre société d’aujourd’hui.

La justice sociale, l’équité, la diversité, l’inclusion, l’intersectionnalité, l’interculturalité, l’engagement social, le respect de l’environnement, le développement personnel et spirituel, la santé mentale… Il y a dans notre société tellement des défis qu’il est facile d’avoir un sentiment d’isolement et de perte du lien social. L’animation existe justement pour rétablir le lien, pour connecter les gens dans la vie concrète et recréer l’esprit communautaire. C’est pourquoi nous croyons et nous offrons à la collectivité des activités pour renforcer les habiletés en animation et pour contribuer au développement communautaire. C’est aussi pour cette raison qu’aujourd’hui, en fêtant ses 50 ans d’existence, le Centre St-Pierre est fier de présenter à la communauté son nouveau projet, celui d’accueillir les groupes communautaires dans la Maison St-Pierre.

C’est le sens de notre existence, animare les communautés, avec toutes les couleurs du village!

Don de 3 M$ de la Fondation Lucie et André Chagnon

Montréal (Québec)le 6 mai 2024 — Le Centre St-Pierre est fier d’annoncer la réception d’un généreux don de 3 millions de dollars de la Fondation Lucie et André Chagnon pour le projet d’immobilier collectif de la Maison St-Pierre. Ce soutien financier crucial permettra d’assurer l’abordabilité des espaces locatifs au sein de la Maison St-Pierre, un projet ambitieux visant à offrir des locaux modernes et accessibles à des organismes communautaires et entreprises d’économie sociale engagés envers les personnes marginalisées.

Le Carrefour St-Pierre, comprenant le Centre St-Pierre existant depuis 50 ans au 1212 Panet et la nouvelle Maison St-Pierre, aspire à devenir un véritable lieu de rencontre, d’échange, de partage et de rayonnement pour les personnes et les organisations œuvrant en éducation populaire, justice sociale, transformation sociale et transition écologique.

Le financement octroyé par la Fondation Lucie et André Chagnon sera spécifiquement alloué afin de garantir l’abordabilité des espaces pour les nombreux groupes qui seront hébergés dans la Maison St-Pierre, assurant ainsi la pérennité et l’accessibilité de ce lieu. Dans un contexte de crise immobilière où les organismes communautaires peinent à trouver un logement adéquat, cette initiative revêt une importance capitale pour assurer la pérennité des services essentiels offerts à la communauté.

Citations

« Le soutien que nous apportons aujourd’hui à la Maison St-Pierre nous permet de contribuer à l’amélioration et à l’accessibilité des services offerts à la population du quartier qui vit souvent des iniquités. Nous sommes heureux de participer, de façon structurante, au renforcement du tissu sociocommunautaire du Village et, plus largement, de prendre part à la revalorisation et à la préservation d’un riche héritage patrimonial et culturel dans le respect des normes de développement durable. » — Adrienne Kelly, présidente-directrice générale, Fondation Lucie et André Chagnon

« Ce généreux don de la Fondation Lucie et André Chagnon est bien plus qu’une simple contribution financière. Il incarne une reconnaissance profonde de l’importance de rendre nos espaces non seulement accessibles, mais véritablement abordables pour les organisations qui en ont le plus besoin. Cet appui nous encourage à poursuivre avec détermination notre ambitieux projet pour la Maison St-Pierre, sachant que notre vision d’une communauté solidaire et inclusive est partagée et soutenue par des partenaires. » — Louise St-Jacques, présidente du conseil d’administration du Centre St-Pierre

Pour plus d’informations sur le Centre St-Pierre et le Carrefour St-Pierre, veuillez visiter notre site web : www.centrestpierre.org/carrefour

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Source : Centre St-Pierre

Contact médias :

Marie-Philippe Gagnon-Gauthier
Agente de communication et promotion
Centre St-Pierre
514-524-3561 poste 4416
mgagnongauthier@centrestpierre.org

Les inscriptions sont en cours pour les formations et conférences de l’automne. Cliquez ici pour vous inscrire.