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Recentrer la notion de communauté au cœur du communautaire
formatrices-accompagnatrices, Soutien aux organisations
Publié le mardi 8 octobre 2024
Que veut dire « vivre en communauté »? Est-ce que ce serait de partager un même espace physique, un centre communautaire, un parc, un bâtiment, des lieux publics? Ou encore de partager nos ressources, notre cadre de référence, nos valeurs, nos idéaux?
Pour nous aider à répondre, utilisons une image : les hippies des années 60, qui voulaient vivre en harmonie avec la nature et qui avaient un idéal de « peace and love ».
Ils partageaient cette volonté de vivre en paix et dans l’amour, contre la guerre et la société de consommation. Ce mouvement qui a pris naissance aux États-Unis a gagné le monde occidental et encore aujourd’hui, des personnes qui s’identifient aux hippies des années 60.
Le mouvement hippie nous prouve que des personnes qui n’habitent pas le même espace physique ni le même pays, qui ne parlent pas la même langue, de différents âges et issues de différents contextes, peuvent partager le même idéal de paix, d’amour et de liberté.
Nous pourrions affirmer que « vivre en communauté », c’est mettre l’accent sur ce que nous avons en commun pour construire notre monde. Au lieu de nous isoler parce que nous sommes différents les uns des autres, nous pouvons nous servir de nos différences pour enrichir notre expérience en tant que groupe.
Nous savons que l’humain a tendance à se regrouper avec ses semblables, c’est normal. Alors pour atteindre nos ambitions d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI), nous devons en quelque sorte lutter contre notre tendance naturelle à s’allier seulement avec des personnes qui nous ressemblent. Un défi de taille, considérant que beaucoup d’entre nous ressentent l’épuisement à force de nous battre pour obtenir des ressources de base.
Nous sommes présentement dans un contexte qui nous divise, alors qu’il est plus important que jamais de mettre l’accent sur ce que nous avons en commun et nous rappeler pourquoi nous sommes ensemble.
Peu importe d’où nous venons, si nous avons une déficience motrice, un diagnostic de santé mentale ou une situation familiale particulière, il faut revenir à ce qui nous lie comme individu. Nous avons tous et toutes un nom, une histoire, un besoin de reconnaissance, des insécurités, un besoin d’aimer et d’être aimé·e.
L’inclusion, c’est beaucoup plus que des politiques internes : elle se vit dans les petites choses.
Il faut sortir des modes d’assimilation et d’acculturation qui ont historiquement primé. Le dénominateur commun c’est l’ouverture à se remettre en question et tenter de comprendre d’où la personne vient et ce qui l’a forgée.
L’ouverture se travaille dans notre quotidien. Plus nous nous exposons aux différences, à la diversité, aux diverses façons de vivre, plus nous avons l’occasion nous analyser et questionner notre vision du monde, nos pensées et nos habitudes. Chaque personne est porteuse de sa propre vérité, chaque personne est un univers en soi. Avec tellement de vérités dans le monde, l’ouverture à l’autre relève le défi du vivre-ensemble, de reconnaitre la vérité de l’autre, tout en reconnaissant la nôtre aussi.
Pour vivre en communauté, il faut admettre que toutes les façons de vivre sont légitimes. Ne pas voir la différence comme une menace, mais plutôt comme une opportunité d’apprentissage. Se rappeler que même des concepts que nous croyons universels comme le respect, par exemple, ne s’incarnent pas de la même manière pour tout le monde et c’est correct ainsi.
Nous devons trouver des moyens de bâtir des ponts au lieu de monter des murs. Devenir une collectivité riche d’expériences individuelles, qui travaille à former un tout : une vraie communauté!
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